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Quel est le poids de la dette pour la France ?

Dernière mise à jour : 31 mai 2022





Nous souhaitons aujourd'hui vous parler de la dette publique française et du poids qu'elle représente vis-à-vis de la production de richesse dans le pays (PIB).


Tout d'abord, il est important de savoir de quoi nous parlons.


Qu'est-ce que la dette publique et à quoi correspond-elle ?


Nous pouvons la définir comme l’ensemble des engagements financiers pris sous la forme d’emprunts par l’État, les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale.


La puissance publique emprunte régulièrement pour financer des déficits lorsque les recettes fiscales ne sont pas suffisantes pour couvrir les dépenses publiques, mais aussi pour rembourser certaines dettes déjà accumulées et arrivant à échéance.


La dette publique prend, le plus souvent, la forme d’obligations d’État, comme les bons du Trésor, qui sont échangés sur les marchés financiers. Nous retrouvons ces titres publics dans les SICAV ou les contrats d’assurance-vie. Ces titres peuvent avoir des échéances de remboursement plus ou moins longues, ce qui permet à l’État de s’endetter à court terme (moins d’un an), à moyen terme (entre 1 et 10 ans) et à long terme (pour plus de 10 ans, souvent 30 ans).

Ces titres peuvent être détenus par des investisseurs nationaux et internationaux.


Nous apprenons, dans le projet de loi de finance pour l'année 2022, qu'en 2021 le ratio de dette publique (ensemble des administrations publiques) augmenterait d’environ un demi-point, à 115,6 % du PIB, malgré le rebond de l’activité. En 2022, le ratio d’endettement baisserait de plus d’un point et demi pour atteindre 114,0 % du PIB.


Il est important de rappeler, qu'il y a encore quelques années, la dette publique était considérée comme extrêmement élevée, alors même qu'elle se situait encore sous la barre des 100 % de la richesse produite. À titre d'exemple, en 2013, la dette publique représentait 93,5 % du PIB.


Cette augmentation s'explique en partie par celle des dépenses publiques, engendrée par la crise de la Covid 19 qui a frappé la planète début 2020. Mais ceci n'est pas la seule explication, puisqu'en 2019, la dette publique s'élevait déjà à 98,1 % du PIB du pays. La pandémie a donc aggravé une situation qui était déjà mal en point bien avant son arrivée.


Mais à quoi sert la dette publique ?


Nous allons ici nous appuyer sur un article publié en 2015 dans "Regards croisés sur l'économie" par Antoine Imberti :


La dette publique permet de lisser le niveau de production du pays au cours du cycle économique :

Une économie est en effet confrontée à une multitude de chocs qui éloignent temporairement le niveau de production de son niveau potentiel, aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Or, de telles fluctuations représentent un coût. Par exemple, une baisse temporaire de la production par rapport à son niveau potentiel peut provoquer la faillite d’entreprises viables à long terme. Empiriquement, il apparaît ainsi que, toutes choses égales par ailleurs, une volatilité plus forte du niveau de production se traduit par un taux de croissance plus faible (Ramey et Ramey, 1995).

La politique budgétaire peut alors permettre de limiter l’ampleur des variations du niveau de production, et ce d’autant plus efficacement que le gouvernement peut recourir à la dette publique. Par exemple, une hausse des dépenses publiques se traduit la plupart du temps par une hausse de la production. Or, une hausse des dépenses accroît d’autant plus le niveau de production qu’elle ne s’accompagne pas d’une hausse équivalente des prélèvements. De même, une baisse des prélèvements est d’autant plus efficace que le niveau des dépenses reste inchangé. Ainsi, en permettant à un gouvernement d’exécuter un budget en déficit, la dette publique permet de stabiliser plus efficacement la production.


Ensuite, la dette publique permet d'ajuster le niveau d'épargne des citoyens :

Le niveau de la dette publique affecte en effet le niveau d’épargne. Les études empiriques montrent généralement que les variations de la dette publique ne sont pas compensées par des variations équivalentes de l’épargne privée. Par exemple, en 1992, le gouvernement américain a introduit une baisse de l’impôt sur le revenu. L’année suivante, il a toutefois partiellement annulé cette baisse d’impôt par la réduction d’un crédit d’impôt. Dans l’intervalle, il est alors apparu que la moitié des ménages avait consommé l’équivalent de la baisse d’impôt, ne compensant donc pas la baisse de l’épargne publique par une hausse de l’épargne privée (Shapiro et Slemrod, 1995).

Or, en l’absence de variation de l’investissement étranger, le niveau d’épargne influence directement l’investissement dans l’économie et, de ce fait, le niveau de consommation. Par ailleurs, il existe dans une économie de nombreux facteurs susceptibles d’éloigner l’épargne de son niveau optimal, soit le niveau permettant de maximiser la consommation. Ainsi, la possibilité pour un gouvernement, non seulement d’épargner, mais également de s’endetter, lui permet d’ajuster le niveau d’épargne s’il n’est pas optimal.


Enfin, la dette publique permet de minimiser le coût de financement des dépenses publique irrégulière :

À moins d’une hausse infinie de la dette publique, les dépenses publiques doivent être financ