Pourquoi les obligations redeviennent attractives en 2025 ?
Après plusieurs années de désintérêt, les obligations retrouvent une place centrale sur le marché financier en 2025. Entre 2010 et 2020, les taux historiquement bas avaient rendu cette classe d’actifs peu attractive, avec des rendements proches de zéro, voire négatifs pour certaines dettes souveraines européennes. Les investisseurs avaient alors privilégié les actions, l’immobilier ou des placements alternatifs.
Depuis 2022, la hausse des taux directeurs par les banques centrales a profondément modifié le paysage obligataire. Si les obligations existantes ont subi un choc initial, les nouvelles émissions offrent désormais des rendements compris entre 3 % et 6 %, selon la qualité de l’émetteur et la maturité. Elles redeviennent un pilier essentiel d’une allocation patrimoniale équilibrée, offrant à la fois rendement et stabilité face à la volatilité des marchés actions.
Comprendre le fonctionnement d’une obligation
Une obligation est un prêt consenti à un État ou à une entreprise. L’émetteur s’engage à verser un coupon, c’est-à-dire un intérêt régulier, et à rembourser le capital à l’échéance. Contrairement à une action, l’obligation ne confère pas de droits de vote et place l’investisseur dans une position de créancier.
Le rendement d’une obligation dépend de deux facteurs principaux : la maturité et la qualité de l’émetteur. Plus la maturité est longue et plus le risque de l’émetteur est élevé, plus le coupon est attractif. La valeur de marché d’une obligation peut fluctuer selon les variations des taux d’intérêt et la solvabilité de l’émetteur, deux éléments essentiels à prendre en compte avant tout investissement.
Obligations d’État ou obligations d’entreprise : quel choix en 2025 ?
Deux grandes familles d’obligations existent, chacune répondant à des objectifs différents.
Les obligations d’État sont généralement perçues comme les plus sûres. Leur rendement est limité mais elles offrent une visibilité importante et une sécurité élevée. En 2025, la dette française à 10 ans se rémunère autour de 3 %, un niveau attractif au regard des dernières décennies.
Les obligations d’entreprise, ou obligations corporate, présentent un rendement supérieur mais comportent un risque supplémentaire lié à la santé financière de l’émetteur. Par exemple, une société notée BBB peut proposer un rendement de 4 à 5 % sur cinq ans. La solidité des émetteurs se mesure grâce aux notations de Moody’s, S&P ou Fitch, classant les obligations de AAA (qualité maximale) à C (risque très élevé).
Le choix entre obligations d’État et corporate dépend donc du profil de l’investisseur et de sa tolérance au risque.
L’influence des taux d’intérêt sur les obligations
La valeur d’une obligation évolue inversement aux taux d’intérêt. Lorsque les taux montent, la valeur des obligations déjà émises diminue, et inversement. L’année 2022 illustre bien ce mécanisme : la hausse brutale des taux avait entraîné des pertes de 10 à 20 % sur certaines obligations souveraines longues.
En 2025, les taux semblent stabilisés et la croissance économique ralentit. Dans ce contexte, les obligations achetées aujourd’hui offrent un coupon attractif et peuvent bénéficier d’une appréciation si les taux venaient à reculer dans les prochaines années.
Courtes ou longues : quelle maturité privilégier ?
Le choix de la maturité dépend de l’évolution anticipée des taux et des objectifs patrimoniaux de l’investisseur.
Les obligations courtes, d’une durée de 1 à 3 ans, offrent un rendement proche de 3 % avec un risque limité. Même si les taux montent légèrement, leur valeur de marché reste relativement stable et le capital est rapidement remboursé. Elles conviennent particulièrement aux investisseurs prudents ou à ceux qui souhaitent sécuriser leur patrimoine.
Les obligations longues, de 10 ans ou plus, sont plus sensibles aux variations des taux, mais elles peuvent profiter d’une baisse éventuelle de ceux-ci, offrant ainsi un levier de performance supérieur. Une stratégie équilibrée combine généralement les deux : les obligations courtes sécurisent le portefeuille tandis que les obligations longues permettent de capter le potentiel de revalorisation.
Quels types d’obligations choisir selon votre profil ?
Le choix des obligations dépend du profil et des objectifs de chaque investisseur. Pour les investisseurs prudents, les obligations Investment Grade sont idéales : elles offrent un rendement compris entre 3 et 4 % et présentent un risque modéré grâce à la solidité de l’émetteur, sécurisant ainsi une partie du portefeuille tout en générant un revenu régulier.
Pour ceux qui recherchent un rendement plus élevé, les obligations High Yield peuvent être envisagées. Elles offrent des rendements de 5 à 7 %, mais leur risque de défaut est plus important, ce qui nécessite une sélection rigoureuse et une diversification accrue.
Le fonds euro en assurance-vie repose majoritairement sur des obligations et constitue un moyen simple d’accéder à cette classe d’actifs. Il combine sécurité, grâce à la garantie du capital, et rendement stable, tout en s’intégrant facilement dans une allocation patrimoniale équilibrée.
Secteurs et zones géographiques à privilégier
Certaines thématiques et zones géographiques offrent des opportunités attractives pour investir en obligations. Les secteurs financiers, tels que les banques et les assurances, continuent de proposer des primes de risque intéressantes, tandis que l’énergie et la défense bénéficient du contexte géopolitique actuel. Les secteurs défensifs comme la santé et les télécommunications offrent des rendements plus modérés mais stables.
Sur le plan géographique, les marchés émergents peuvent séduire par leurs rendements supérieurs, mais ils comportent un risque pays et de change plus élevé. La diversification reste la clé pour limiter les risques : répartir ses investissements entre différents secteurs et zones géographiques permet de stabiliser le portefeuille tout en profitant des meilleures opportunités de rendement.
Les risques à connaître avant d’investir
Investir en obligations comporte certains risques qu’il convient de maîtriser :
• Risque taux : une nouvelle hausse des taux déprécierait les obligations longues.
• Risque défaut : l’émetteur pourrait ne pas honorer ses engagements.
• Risque de change : pour les obligations libellées en devises étrangères.
• Erreur fréquente : viser des rendements élevés sans mesurer le risque.
La clé reste une sélection rigoureuse et la diversification entre émetteurs, secteurs et zones géographiques.
Perspectives pour 2026 et au-delà
Avec des rendements actuels compris entre 4 et 6 %, les obligations constituent une base solide pour sécuriser le patrimoine. Elles jouent un rôle défensif face à la volatilité des marchés actions et bénéficient du potentiel de revalorisation en cas d’assouplissement de la politique monétaire. Intégrer les obligations dans une stratégie long terme permet donc d’allier rendement et stabilité.
Conclusion : pourquoi intégrer les obligations dans votre portefeuille ?
En 2025, les obligations redeviennent un outil central de diversification patrimoniale. Elles offrent un équilibre rare entre visibilité, rendement et protection. Pour sécuriser votre patrimoine et profiter des rendements obligataires, il est essentiel de choisir judicieusement le type d’obligation, la maturité et la répartition sectorielle et géographique de vos investissements.
FAQ : questions fréquentes sur l’investissement en obligations
1. Quels rendements attendre des obligations en 2025 ?
Les obligations Investment Grade offrent 3-4 %, tandis que les High Yield proposent 5-7 %, selon la qualité de l’émetteur et la maturité.
2. Faut-il privilégier les obligations d’État ou d’entreprise ?
Les obligations d’État sont plus sûres mais moins rémunératrices. Les obligations corporate offrent un rendement supérieur mais comportent un risque de défaut plus élevé.
3. Quelle maturité choisir pour mes obligations ?
Les obligations courtes (1-3 ans) sécurisent le capital et limitent le risque de taux. Les obligations longues (10 ans et plus) permettent de profiter d’une baisse éventuelle des taux.
4. Les obligations conviennent-elles aux marchés émergents ?
Oui, elles offrent des rendements attractifs mais avec un risque pays et devises plus élevé. Elles sont adaptées à des portefeuilles diversifiés et long terme.
5. Quels secteurs privilégier pour investir en obligations ?
Banques, assurances, énergie, défense, santé et télécommunications sont particulièrement attractifs selon le profil de risque et le contexte économique.
6. Les obligations sont-elles adaptées aux fonds euros en assurance-vie ?
Oui, elles constituent la majorité des fonds euros et permettent de combiner sécurité du capital et rendement stable.
Pour aller plus loin, je vous invite à écouter l’épisode de « L’Art de la Gestion Financière » avec Gaël Moreau (Carmignac) et Axel Gaudet (Bonnet & Doyen Conseil), où nous explorons en détail les opportunités et les risques du marché obligataire dans le contexte actuel. Vous y trouverez des analyses complémentaires et des retours d’expérience pour affiner votre stratégie d’investissement. Le podcast est disponible sur YouTube, Spotify, Apple Podcast et Deezer. Bonne écoute !