Le chiffre à retenir : 60 000 : C’est le nombre de sociétés holding immatriculées en France !
La holding est un terme qui fascine, impressionne et est souvent synonyme d’incompréhensions pour les entrepreneurs qui ne trouvent pas le pédagogue pour leur expliquer les avantages et les inconvénients d’une telle société. Si l’on dénombre plus de 60 000 holdings aujourd’hui en France, c’est que cette société n’est pas réservée à une élite ou aux patrons de groupes côtés. Seulement, elle nécessite d’être parfaitement comprise avant d’être utilisée. Nous allons donc vous confier dans cet article les clés pour investir et réussir grâce à la holding.
En préambule, rappelons que la holding est une société qui détient des participations dans d’autres sociétés. Il s’agit donc d’une forme sociale réservée aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprise déjà titulaires de droits sociaux ou de parts sociales dans au moins une autre société. Cette condition étant remplie, vous pourrez alors profiter des spécificités juridiques et fiscales propres à la holding. Vous verrez dans la suite des points développés que les avantages offerts par la holding dépendent quasi systématiquement de la santé financière de vos autres sociétés. Plus celles-ci dégagent des bénéfices, plus le pouvoir de réinvestissement de la holding sera efficace !
Définition :
Une holding, parfois également appelée « société de portefeuille », est une société dont l'objet principal est de détenir des participations dans d'autres entreprises. Autrement dit, la holding ne produit pas de biens ou de services, mais gère des actions ou des parts sociales d'autres sociétés, appelées filiales ou sociétés filles.
On va distinguer deux types de holdings :
La holding passive : elle se contente de gérer des participations sans intervenir dans la gestion opérationnelle des entreprises détenues.
La holding active : en plus de détenir des parts dans les sociétés filles, elle joue un rôle actif dans leur gestion et leur développement. Elle apporte de la valeur ajoutée aux sociétés filles.
En pratique, il est très important de bien définir l’objet social de la holding dans ses statuts afin de ne pas se retrouver limité pour le cadre des activités de la holding.
En prenant un schéma simple, voilà à quoi ressemblerait le schéma avec une holding interposée entre la société de l’entrepreneur et sa personne physique.
A la lecture de ce schéma, il est important de comprendre que la holding est bien un intermédiaire entre vous et la ou les sociétés filles détenues. C’est la société mère qui détient les titres dans les filiales, ce n’est plus vous directement et cela emporte de nombreuses conséquences :
- C’est la société mère qui percevra les dividendes et plus vous en personne physique.
- C’est la société mère qui percevra les fruits d’une éventuelle cession de parts.
- Le patrimoine personnel du chef d’entreprise sera distinct de celui de la société fille.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en créant une holding, vous n’êtes plus à la tête d’une société mais d’un groupe de sociétés qui interagissent les unes avec les autres grâce à la holding.
Le régime mère fille :
Ici, nous allons voir pourquoi la création de la holding va vous permettre d’investir en masse. L'une des façons les plus simples d'investir via une holding est de réinvestir les dividendes reçus des filiales dans d'autres opportunités. Plutôt que de percevoir ces dividendes en tant que personne physique et être imposé, la holding peut les réinvestir de manière plus avantageuse.
Le régime mère fille permet à la société mère (holding) de recevoir les dividendes de ses filiales tout en bénéficiant d'une exonération à hauteur de 95 % de l'impôt sur les sociétés sur ces dividendes. Cela signifie que la holding ne paie des impôts que sur une fraction minime des dividendes (5%) qu'elle reçoit. La différence avec une distribution de dividendes classique est énorme.
En effet, quand une société choisit de distribuer des dividendes, ceux-ci sont fiscalisés au prélèvement forfaitaire unique de 30% (12,8% de fiscalité et 17,2% de prélèvements sociaux). Grâce au régime mère fille, les dividendes vont remonter dans la société mère avec une fiscalité inférieure à 1%. Comparons les deux cas dans l’exemple suivant :
Distribution de 100 000 € de dividendes dans une SASU : Fiscalité = 30% = 30 000 €
Remontée de 100 000 € de dividendes dans une holding : Fiscalité = 100 000 *0,05 *15% = 750 € soit une remontée de 99 250 € dans la holding.
L’exemple est frappant. Le fait de bénéficier d’une exonération de 95% puis du taux d’IS réduit sur le montant fiscalisé change la donne et on obtient un coût fiscal inférieur à 1%. A noter, le taux d’impôt sur les sociétés de 15% peut être réhaussé à 25% si la holding a un résultat supérieur à 42 500 €.
Bénéficier de 70 000 € en personnel ou de 99 250 € dans sa holding ? Le choix pour les investisseurs est vite fait.
Tout de même, il faut bien noter que les dividendes remontés dans la holding n’ont pas été distribués et sont encapsulés dans la personne morale. Tout l’intérêt de cette stratégie est de réinvestir les fonds remontés dans la holding avec une stratégie de capitalisation. Si votre objectif est de toucher des dividendes en nom propre, alors il n‘y a aucun intérêt à les faire remonter dans la holding puisqu’une distribution depuis la holding serait également fiscalisée à 30%.
En fait, toute la stratégie de la holding repose sur le levier fiscal de ces 30% non payés et reportés au moment de leur distribution. Soit vous distribuez vos dividendes et êtes fiscalisés à 30%, soit vous les réinvestissez et bénéficiez de 30% de plus à investir au sein de la personne morale. L'écart est important et va se creuser en se répétant chaque année lors de la remontée des dividendes. La holding devient hyper intéressante quand il y a des bénéfices plusieurs années de suite au sein des filiales.
Vous l’aurez compris dans cette partie, et si nous devions résumer, la holding est faite pour investir, investir et investir.
L’investissement des fonds remontés dans la holding :
Une fois ces fonds remontés dans la holding, se posera la question de la nature de l'investissement à réaliser. La holding est une société patrimoniale, elle peut donc investir en immobilier grâce à une SCI, en financier grâce au contrat de capitalisation ou même en professionnel. Dans les trois cas, l'objectif est de profiter de l'effet de levier pour investir plus. Une limite, pas de contrat d’assurance-vie pour une holding puisque celui-ci est réservé aux personnes physiques.
En diversifiant les investissements à travers plusieurs secteurs, l'investisseur via sa holding réduit les risques tout en maximisant les opportunités de croissance.
La holding peut acquérir des parts dans d'autres sociétés, que ce soit des start-ups, des PME ou de grandes entreprises. C'est un point primordial pour les chefs d'entreprise qui ont souvent des idées de business complémentaires à leur activité d'origine.
La holding permet également d'optimiser le financement des investissements. Grâce à la détention d'une ou plusieurs filiales rentables, la holding peut obtenir plus facilement des prêts pour financer de nouvelles acquisitions. Si la ou les sociétés filles font du chiffre, alors le banquier prêtera sans difficultés et l'investisseur pourra multiplier les investissements.
Conclusion
Nous avons compris dans cet article que l’investissement via une holding est une stratégie puissante. En effet, le levier fiscal obtenu grâce au régime mère fille permet au groupe de sociétés d’investir en masse que cela soit dans l’immobilier, le financier ou dans de nouveaux business professionnels. Tout de même, la holding nécessite une parfaite compréhension et une maîtrise de ses subtilités pour ne pas faire d’erreur. Par exemple, les coûts de structure et de fonctionnement de la holding ne sont pas à omettre de votre stratégie. Avant de se lancer, il est recommandé de consulter des experts pour s'assurer que la structure choisie est la plus adaptée à ses objectifs, à son activité professionnelle et à son profil d'investissement.
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