Pourquoi vos placements bancaires ne rapportent pas autant que vous le croyez ?

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Pourquoi vos placements bancaires ne rapportent pas autant que vous le croyez ?
Pourquoi vos placements bancaires ne rapportent pas autant que vous le croyez ?

Quels sont les frais réellement cachés dans les produits proposés par votre banque ?

C’est l’une des questions les plus recherchées sur Google, et pour cause. Les frais constituent le premier angle mort dans la relation bancaire. Leur impact est pourtant colossal sur la performance finale d’un placement. Lorsque vous souscrivez une assurance-vie, un PER ou simplement un contrat en gestion pilotée, vous voyez rarement l’ensemble des frais présentés clairement et en toute transparence.

Le premier type de frais concerne les frais d’entrée, également appelés frais sur versement. Beaucoup de banques prélèvent encore environ 1 %, parfois davantage. Pourtant, la réalité du marché actuel montre qu’il est tout à fait possible d’obtenir des frais d’entrée à 0 %. C’est même devenu la norme dans les cabinets modernes et indépendants, mais ce n’est pas forcément le cas dans les réseaux bancaires traditionnels.

Ensuite viennent les frais de gestion annuels du contrat. Ils tournent en général autour de 1 %, mais certains contrats dépassent largement ce seuil. Une différence de quelques dixièmes de points peut paraître anodine, mais elle devient dévastatrice sur plusieurs décennies parce que les frais diminuent mécaniquement la performance chaque année. Les intérêts composés jouent en votre faveur uniquement si vous limitez la friction créée par les frais.

Il existe aussi les frais liés aux supports. Les fonds traditionnels ont des frais internes bien plus élevés que les ETF, car ils nécessitent un gérant, une équipe d’analystes et une structure interne coûteuse. Un ETF, qui réplique un indice, facture beaucoup moins. Pourtant, votre banquier met rarement en avant cette différence, car les fonds maison rapportent davantage à l’établissement.

Enfin, on oublie trop souvent les frais d’arbitrage. À chaque fois que votre banquier déplace une ligne vers une autre, des frais peuvent s’appliquer, souvent autour de 1 %. Cela signifie que quatre arbitrages par an peuvent littéralement coûter plusieurs centaines d’euros sans que cela améliore réellement la performance de votre contrat. Parfois même, ces arbitrages fréquents ne sont là que pour justifier une activité commerciale plutôt qu’une réelle stratégie patrimoniale.

Pourquoi les banques vous orientent-elles principalement vers leurs propres fonds maison ?

Cette interrogation revient systématiquement dès qu’un épargnant compare un contrat bancaire avec un contrat accessible via un conseiller indépendant. Lorsqu’une banque vous propose une allocation diversifiée, la diversification porte souvent sur les zones géographiques ou les classes d’actifs, mais rarement sur les sociétés de gestion.

Autrement dit, si vous êtes chez BNP, il y a de fortes chances que votre contrat soit rempli de fonds BNP. Si vous êtes à la Société Générale, vous trouverez majoritairement des fonds Société Générale. Non pas parce que ce sont les meilleurs du marché, mais parce qu’ils génèrent plus de marge pour la banque.

Le problème n’est pas la qualité intrinsèque de ces fonds, mais l’absence d’architecture ouverte. Aucune banque ne possède les meilleurs fonds sur toutes les classes d’actifs, toutes les zones géographiques et tous les styles de gestion. Aucune. Cela a été analysé, vérifié, et confirmé dans toutes les études de marché. Il existe forcément un meilleur fonds ailleurs, dans une autre société de gestion, mais votre banque ne vous le proposera pas.

Le résultat, c’est que votre performance est mécaniquement réduite. Ce n’est pas visible immédiatement, mais sur plusieurs années, cela crée un décalage énorme. Prenons un exemple simple : 500 euros investis chaque mois pendant 40 ans, avec une performance moyenne de 5 %. Le capital final atteint environ 720 000 euros. Si les frais engloutissent ne serait-ce que 2 % de performance, vous ne terminez plus à 5 %, mais à 3 %. Et dans ce cas, le capital final tombe autour de 470 000 euros. Vous perdez 250 000 euros uniquement parce que vous n’avez pas eu accès aux meilleurs supports.

Pire encore, certains clients placés en gestion pilotée ou sous mandat se retrouvent à 2 % de performance annuelle sur 10 ans, alors même que les marchés ont fait plus de 10 %. La différence s’explique largement par les fonds maison, les frais superflus, et parfois une gestion très éloignée du profil dynamique qui leur avait été annoncé.

Est-ce vrai que votre assurance emprunteur peut être changée quand vous le souhaitez ?

C’est la troisième zone d’ombre la plus fréquente. La majorité des emprunteurs immobiliers pensent qu’ils doivent conserver l’assurance emprunteur vendue par leur banque au moment du crédit. La raison est simple, aucune banque ne mettra réellement en avant le fait que vous pouvez la résilier librement grâce à la loi Lemoine.

Cette loi vous permet de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans attendre une date anniversaire. Les économies peuvent être gigantesques, surtout si vous avez emprunté il y a quelques années avec une assurance coûteuse. Sur certains dossiers, l’économie réalisée peut atteindre 30 000 à 40 000 euros. Sur 15 à 20 ans, cela représente plus de 150 euros par mois. Une famille peut ainsi alléger considérablement son budget sans modification de son prêt immobilier.

La grande majorité des assurances emprunteurs vendues par les banques ne sont pas compétitives. Elles reposent souvent sur un modèle à cotisations non constantes, ce qui fait que vous payez énormément au début du crédit. Plus on renégocie tôt, plus l’économie est importante. Mais encore une fois, très peu d’emprunteurs en sont informés.

Pourquoi est-ce essentiel de reprendre le contrôle de vos placements et de votre stratégie patrimoniale ?

Face à ces zones d’ombre, la question centrale reste simple, comment reprendre le contrôle de ses placements ? L’idée n’est pas d’opposer banquiers et conseillers indépendants. Beaucoup de banquiers font un excellent travail et accompagnent leurs clients avec sérieux. L’objectif est plutôt de vous donner les outils pour identifier si votre situation actuelle sert vos intérêts ou ceux de votre établissement financier.

Si votre contrat présente des frais d’entrée élevés, des frais d’arbitrage, des fonds maison majoritaires, une faible performance et une absence totale d’architecture ouverte, alors vous passez à côté de votre potentiel d’enrichissement. À l’inverse, si rien de tout cela ne s’applique à vous, alors vous avez probablement un excellent interlocuteur et il faut le conserver.

Votre patrimoine mérite d’être optimisé. Ce n’est pas un sujet technique réservé aux experts, c’est une question de liberté future, de projets familiaux, de retraite, d’indépendance financière.

Pour comprendre en profondeur les mécanismes, les pièges et les stratégies efficaces, nous vous invitons à écouter l’épisode complet de notre podcast « L’Art de la Gestion Patrimoniale ». Vous y retrouverez toutes les explications, les exemples chiffrés et les situations concrètes que nous rencontrons au quotidien.

Conclusion

Les frais cachés, les fonds maison et la méconnaissance autour de l’assurance emprunteur sont trois éléments qui expliquent pourquoi beaucoup d’investisseurs n’atteignent jamais le rendement auquel ils pourraient prétendre. Comprendre ces mécanismes est déjà un premier pas pour reprendre le contrôle. Mais les solutions concrètes, les bonnes pratiques et les stratégies patrimoniales réellement efficaces nécessitent un accompagnement et une vision long terme.

Pour aller plus loin, écoutez notre podcast « L’Art de la Gestion Patrimoniale », disponible sur YouTube, Spotify, Apple Podcast et Deezer. Vous y trouverez tout ce que vous devez savoir pour devenir un épargnant averti et reprendre la main sur votre patrimoine.

FAQ

Comment savoir si les frais de mon contrat sont trop élevés ?

Comparez avec la norme du marché : des frais d’entrée ou d’arbitrage supérieurs à 0 % ou des frais de gestion au-dessus de 1 % doivent vous alerter.

Pourquoi les ETF sont-ils souvent plus performants que les fonds classiques ?

Leurs frais très faibles leur permettent de mieux capter la performance des marchés sur le long terme.

Ma banque peut-elle m’empêcher de changer d’assurance emprunteur ?

Non, la loi Lemoine vous permet de renégocier ou changer votre assurance quand vous le souhaitez.

Les fonds maison sont-ils mauvais ?

Pas forcément, mais ils ne sont pas toujours les meilleurs et limitent votre diversification réelle.

Un conseiller indépendant est-il plus cher qu’une banque ?

Pas nécessairement, car il travaille souvent avec des contrats sans frais d’entrée et avec une architecture ouverte.

Dois-je tout transférer si mon contrat actuel est mauvais ?

Pas obligatoirement, mais un audit patrimonial permet de déterminer objectivement si un transfert est pertinent.