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Que faut-il savoir avant de lancer et créer son entreprise ?

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Conseiller en gestion de patrimoine

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Que faut-il savoir avant de lancer et créer son entreprise ?
Que faut-il savoir avant de lancer et créer son entreprise ?

Quel statut juridique choisir pour créer son entreprise ?

Avant même de penser à votre logo ou à vos premiers clients, il faut répondre à une question cruciale : quel statut juridique choisir pour votre entreprise ?

Ce n’est pas un simple détail administratif, c’est une décision stratégique qui conditionne votre niveau de protection, vos charges sociales, votre imposition, vos possibilités de croissance, et même votre capacité à attirer des associés ou des investisseurs.

La micro-entreprise : la solution simple, mais temporaire

La micro-entreprise (anciennement auto-entreprise) séduit par sa simplicité. Démarches rapides, charges sociales proportionnelles au chiffre d’affaires, comptabilité allégée.

Mais attention, ce régime a ses limites : un plafond de revenus (77 700 € pour les prestations de service BNC) et une absence de déduction des charges réelles. Ce statut est donc idéal pour tester un concept ou une activité complémentaire, mais rarement pour bâtir une entreprise à long terme.

EURL ou SASU : deux voies pour se professionnaliser

Ensuite, deux formes juridiques reviennent souvent lorsqu’on est seul à démarrer : l’EURL et la SASU. En EURL, vous êtes travailleur non salarié (TNS), ce qui entraîne des charges sociales sur votre rémunération, souvent autour de 45 %. En SASU, vous êtes assimilé salarié : les charges peuvent approcher 80 % de la rémunération, mais vous bénéficiez d’une meilleure couverture sociale (retraite, santé). Ce surcoût peut cependant se rentabiliser si vous l’utilisez à bon escient.

Ce qu’il faut savoir avant de créer son entreprise, c’est que le choix juridique n’est jamais définitif, il évoluera au même titre que votre activité. Il faut donc anticiper une flexibilité, envisager des passages de statut (de micro à SASU ou SARL), et surtout vous faire accompagner par un expert dès le départ pour limiter les surprises. Une structure bien pensée dès le lancement peut éviter des coûts et des complexités inutiles quelques années plus tard.

Quelles sont les obligations fiscales et sociales d’un entrepreneur ?

Une des plus grandes erreurs des entrepreneurs est de confondre chiffre d’affaires et revenu réel. Vous pouvez générer 100 000 € de chiffre d’affaires, mais après soustraction des charges, cotisations, impôts, le montant réellement disponible pour vous peut être très restreint. Comprendre votre fiscalité d’entrepreneur est donc essentiel avant de créer votre entreprise.

Dès que votre activité décolle, l’URSSAF devient votre principal interlocuteur. Selon votre régime, vous pouvez opter pour des paiements mensuels, trimestriels ou annuels. Une erreur fréquente est d’oublier de prévoir ces sorties de trésorerie et de se retrouver à court de liquidités quand les prélèvements arrivent. Mieux vaut opter pour un prélèvement trimestriel au début pour lisser les impacts et créez un compte bancaire dédié aux provisions fiscales sur lequel vous versez chaque mois un pourcentage de votre chiffre d’affaires.

Concernant l’impôt sur les sociétés (IS) pour les structures soumises à ce régime, il est souvent payé après la clôture du bilan, typiquement en mai pour les bilans clos à fin d’année. Des acomptes trimestriels peuvent s’appliquer les années suivantes afin d’étaler la charge. Si votre chiffre d’affaires explose, anticiper la hausse d’impôt devient vital. Beaucoup d’entreprises se retrouvent à court de liquidités simplement parce qu’elles n’ont pas prévu ce poste.

Pour éviter les mauvaises surprises, beaucoup recommandent de créer un compte épargne « provisions trésorerie », sur lequel vous déposeriez chaque mois les montants estimés pour la TVA, les cotisations sociales et l’IS. Ainsi, ces sommes sont bien isolées du reste de vos finances d’entreprise.

Ce qu’il faut savoir avant de créer son entreprise, c’est que la gestion fine de la fiscalité et des charges est un levier stratégique, pas un mal nécessaire à subir. Si vous arrivez équipé de scénarios, de projections, et d’anticipations, vous réduisez les risques de rattrapage ou d’impayés.

Comment gérer la comptabilité et l’administratif quand on débute ?

Lorsque vous démarrez, vous êtes souvent séduit par l’aspect opérationnel de votre métier — mais la part administrative et comptable n’est jamais loin. Sous-estimer cette charge est une erreur classique. Préparer les déclarations, envoyer vos pièces à l’expert-comptable, suivre les factures, organiser les justificatifs, déclarer la TVA, préparer le bilan. Tout cela demande du temps, de la rigueur et de la méthode.

Attendre la fin de l’année pour faire le point est un piège, vous risquez d’oublier des dépenses, de perdre des justificatifs, de ne pas savoir combien vous devez réellement. Il est préférable d’adopter une discipline régulière dès les premiers mois et de consacrer une plage horaire chaque semaine ou chaque mois pour faire le point sur les aspects financiers et comptables.

Au fur et à mesure que votre entreprise grandit, la gestion administrative évolue. Vous ajoutez des salariés, des contrats, des obligations sociales ou RH. Ce qu’il faut savoir avant de créer son entreprise, c’est que l’administration n’est pas une nuisible secondaire, c’est un pilier qu’il faut structurer doucement et méthodiquement pour qu’elle ne vous étouffe pas.

Enfin, distribuer les rôles dès le départ est une bonne pratique, même si vous êtes seul, définissez des routines, des checklists, une hiérarchie de priorités. Cela évitera la confusion ou la procrastination quand la complexité s’intensifie.

Quel état d’esprit adopter avant de se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Créer une entreprise, c’est accepter d’embarquer pour un parcours semé de hauts et de bas. Il n’y a pas de chemin linéaire. Beaucoup d’entrepreneurs tombent, affrontent des cycles de creux, des retards de paiements, des échecs. Mais ceux qui réussissent sont souvent ceux qui se relèvent et apprennent.

Avant de vous lancer, posez-vous cette question : quelle est votre raison profonde ? Voulez-vous simplement gagner de l’argent, ou portez-vous une mission, une vision, un désir de transformation ? Cette mission profonde vous portera dans les moments de doute.

Il est important de se rappeler que 50 % des entreprises ne dépassent pas les deux à trois premières années. Ce n’est pas une fatalité, mais un signal qu’on ne peut pas se lancer sans préparation mentale. Il faut savoir accepter l’échec, pivoter, ajuster, rester humble.

Ce qu’il faut savoir avant de créer son entreprise, c’est que l’état d’esprit est le carburant invisible : c’est ce qui distingue ceux qui tiennent et ceux qui abandonnent. Sans passion, résilience et vision, le chemin devient rapidement trop sinueux pour durer.

Combien investir pour créer son entreprise sans se mettre en danger ?

L’un des conseils les plus concrets que l’on donne à ceux qui se lancent, c’est de ne pas penser comme une scale-up immédiatement. Il y a une tendance à surinvestir dès le début mais si le modèle n’est pas encore validé, ces coûts peuvent devenir un frein mortel.

Au démarrage, privilégiez ce que vous pouvez faire vous-même : créer votre site avec des outils gratuits ou peu coûteux, lancer vos premiers visuels, tester vos offres sans engager des budgets massifs. Cela vous permet de tester l’hypothèse marché. Une fois que vous observez des retours positifs, vous pouvez déléguer ou externaliser.

Un démarrage frugal réduit les risques, prolonge votre runway, et vous laisse la marge de manœuvre pour ajuster. Quand les revenus commencent à entrer, vous pourrez investir intelligemment, sans être dans une course contre les charges.

Faut-il s’entourer ou déléguer dès le début ?

Beaucoup d’entrepreneurs pensent qu’ils doivent tout faire seuls. C’est une erreur.

Apprendre à déléguer au bon moment est une compétence stratégique. À mesure que votre projet grandit, vous ne pouvez pas tout faire tout seul. La délégation est une compétence clé que chaque entrepreneur doit apprendre. Vous devez identifier votre zone de génie ce que vous seul pouvez et devez faire et déléguer les missions techniques, administratives, comptables, juridiques.

Cela dit, déléguer trop tôt peut être dangereux. Vous devez avoir compris votre produit, votre marché, votre argumentaire avant de confier la vente à un commercial. Si vous ne savez pas vendre votre offre vous-même, vous ne pourrez pas évaluer la compétence d’un partenaire commercial.

Choisir ses partenaires (expert-comptable, avocat, conseiller patrimonial, prestataires) est un art : ils doivent être compétents, alignés, avec des modèles de rémunération transparents. Ce qu’il faut savoir avant de créer son entreprise, c’est qu’un mauvais partenaire externe peut coûter cher intellectuellement, financièrement, stratégiquement.

Ne craignez pas non plus l’association si elle est bien réfléchie : un associé peut compléter vos compétences, partager la charge mentale et conduire votre croissance plus rapidement qu’une route solitaire.

Conclusion : se préparer, c’est déjà réussir

Lorsque vous vous demandez « que faut-il savoir avant de créer mon entreprise », retenez ceci : la passion ne suffit pas. Vous avez besoin d’un socle de connaissances juridiques, fiscales, administratives, d’un mindset résilient, d’une stratégie de démarrage mesurée, et d’une capacité à s’entourer intelligemment. Ces éléments ne garantissent pas le succès, mais réduisent fortement les risques.

Cet article vous a donné un aperçu de ces fondations. Si vous souhaitez aller plus loin, écouter des témoignages d’entrepreneurs, et saisir les subtilités qu’on ne peut pas tout dévoiler ici.

Je vous invite à découvrir notre podcast L’Art de la Gestion Patrimoniale. Dans l’épisode dédié à ce qu’on aurait aimé savoir avant de créer son entreprise, nous approfondissons chacun de ces points avec des exemples concrets.

Allez écouter l’épisode sur L’Art de la Gestion Patrimoniale, disponible sur YouTube, Spotify, Apple Podcast ou Deezer ! Vous y trouverez bien plus que des conseils : des réflexions, des retours d’expérience, des mises en garde. Faites le plein d’inspiration avant de passer à l’action.

FAQ : Ce qu’il faut savoir avant de créer son entreprise

1. Quelle est la première étape avant de créer son entreprise ?

Avant tout, il faut définir clairement son projet et choisir le statut juridique adapté (micro-entreprise, SASU, EURL). Ce choix détermine votre régime fiscal, social et vos perspectives d’évolution.

2. Quel statut juridique choisir pour se lancer ?

Le choix du statut dépend de vos objectifs, de votre chiffre d’affaires prévisionnel et de votre appétence au risque. La micro-entreprise est idéale pour tester, tandis que la SASU ou l’EURL conviennent à une activité pérenne.

3. Combien faut-il investir pour créer son entreprise ?

Il est conseillé de démarrer avec un budget raisonnable, sans surinvestir. Testez votre modèle à moindre coût avant de financer des actions plus ambitieuses une fois le concept validé.

4. Quelles sont les principales obligations fiscales d’un entrepreneur ?

Un entrepreneur doit s’acquitter de ses cotisations sociales, de la TVA et éventuellement de l’impôt sur les sociétés. Anticiper ces charges et créer un compte dédié pour les provisions est essentiel.

5. Quel état d’esprit adopter pour réussir en entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat exige de la résilience, de la curiosité et une vision claire. Acceptez les échecs comme des apprentissages et gardez la motivation pour surmonter les périodes difficiles.

6. Faut-il s’entourer ou déléguer dès le début ?

Oui, mais avec stratégie. Commencez seul pour comprendre votre activité, puis déléguez progressivement à des experts (comptable, avocat, conseiller patrimonial) afin de sécuriser et accélérer votre croissance.